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La Chapelle Saint-Yves

Dernière mise à jour : 5 juil. 2023

Située au nord de la place Maurice Marchais et accolée à l'un des plus anciens collèges de la ville, la Chapelle St-Yves doit son histoire à la bienveillance de ses fervents admirateurs dont elle assure la protection. Pièce maîtresse du patrimoine Vannetais et témoin de l'essor de la ville, ce monument tel qu'on le connait aujourd'hui n'est cependant pas celui d'origine.


La Chapelle Saint-Yves, édifiée en 1577 doit son origine au premier collège de Vannes le collège Saint-Yves fondé en 1574. Elle bénéficia d'une première restauration en 1616, avant que le collège, confié aux jésuites en 1629, n'entreprenne sa reconstruction de 1661 à 1685, période durant laquelle la ville de Vannes voit fleurir de nombreuses communautés religieuses ainsi que plusieurs lieux de cultes.

C'est en 1927, et à la demande du Maire, qu'un rapport est établi sur l'état de santé du voûtement datant de 1681. Emprunt tour à tour aux fissures, infiltrations jusqu'à l'affaissement des fondations, l'inoccupation de l'édifice accélérera son vieillissement et sa dégradation conduisant inéluctablement à sa fermeture au public, après célébration des derniers offices religieux en 1991.


« D'une importante campagne de restauration à un véritable travail d'équipe »


Monument emblématique faisant partie intégrale du patrimoine historique, la ville a à cœur de permettre sa réouverture en lançant une importante campagne de restauration de 2020 à 2021.

Un véritable soutien des Vannetais permet la collecte d'environ 1 million d'euros. L'implication notable du Conseil Départemental ainsi que de nombreux mécènes alliés au savoir-faire de l'ensemble des artisans ont contribué à l'avènement de ce projet d'envergure.

L'objectif de cette restauration étant le respect du patrimoine ancien par l'emploi de techniques permettant sa préservation dans le temps, on observera des améliorations en termes d'accessibilité, de confort et d'acoustique.

Ainsi, recluse pendant une trentaine d'années, c'est non sans émotions que le 22 janvier 2022, cette élégante dame, parée de ses plus beaux atours, ré-ouvrit ses portes pour le bonheur du public qui à pu redécouvrir les lieux.


« Le XXlème siècle au service du passé »


Edifice de style jésuite, art apostolique qui se confond avec l'art baroque dont il est proche, son architecture reste toutefois inspirée des modèles italiens de l'époque comme l'Eglise de Gésu à Rome. Posée sur des soubassements de granit, le bâtiment est entièrement construit en pierres blanches.

Sa charpente d'un seul tenant avant subi d'importants affaissements a été quasiment déposée en totalité avant d'être consolidée. Sa façade, livrée en 1678 par l'architecte Jean Caillot, laisse apparaître sur le linteau du portail d'entrée l'inscription commandée par la religieuse Catherine de Francheville :

« Fundavit eam Altissimus »


A l'intérieur, une nef unique conduit vers un chœur réduit mais toutefois riche par sa composition, contrebalançant ainsi avec la simplicité du reste du lieu. La puissante mise en lumière assurée, entre autres par des lustres cerceaux leds chauffants, intensifie la blancheur virginale des murs apportant un sentiment de paix et de bienveillance.


Ici, point d'exubérance décorative :

À gauche, nichée dans la première alcôve, la statue d'un mystérieux évêque, muet de toute identité, semble accueillir les fidèles dès leur entrée.

À droite, les deux niches voisines accueillent chacune un confessionnal coiffé de sa majestueuse croix. Tous deux datant de plus de cent ans sont passés entre les mains expertes d'un menuisier chargé de leur redonner l'éclat de leur jeunesse envolée.


Les vitraux constitués de verre de Saint Just soufflé à la bouche lui confèrent les douces et subtiles nuances de vert et de gris. Dans chacun des bras du transept trônent les représentations picturales préalablement restaurées intitulées « La Sainte famille, Sainte-Elisabeth et Saint -Jean » et « L'Ange Gardien ».


De la même facon, comme veillant sur son public, on observe les statues de Saint-Joseph et de la Vierge Marie portant l'enfant Jésus, toutes deux surplombant les têtes de 3 angelots. Le chœur, quant à lui, se compose de différents éléments notables :



- Un mausolée dédié à la mémoire de Catherine de Francheville, principale actrice ayant permis la construction de l'édifice à son époque.

- Le retable, réalisé en 1684 grâce aux 3000 livres offerts par le gouverneur de Vannes, Claude de Lannion, se pare de dorures, de colonnes de marbre noir à chapiteaux corinthiens et de deux niches accueillant en leur sein les représentations des grands-parents de Jésus : Saint-Joachim et Sainte-Anne au-dessus desquelles on peut apercevoir deux blasons (une couronne végétale et une hermine).

- L'imposant tableau central peint par Alexandre Ubelesqui, en place depuis 1702, représente « La prédiction de Saint-François-Xavier ». - L'autel au-devant duquel un blason doré sur lequel se couche un agneau portant une croix est représenté.

- Deux portes flanquées de part et d'autre du retable permettent l'accès à la crypte ainsi qu'à l'observatoire avec sa vue panoramique.


C'est bien en ce lieu précis que se concentre toute la richesse ornementale de la chapelle travaillée avec sobriété et bien loin des codes prêtés au style baroque.


Après 30 ans dans l'ombre, contrainte au mutisme, puis deux années à se remettre sur pieds, la Majestueuse a pu enfin revoir le jour avec élégance et reprendre pleinement son rôle cultuel et culturel.


Aujourd'hui, la Chapelle Saint-Yves ouvre ses portes chaque mercredi de 9h à 13h ainsi que chaque samedi de 16h à 20h.


Nous ne pouvons que vous inviter à la découvrir, et pourquoi pas assister à l'un de ses offices religieux.


Sa vocation culturelle et pédagogique, dans la pure culture jésuite, l'a conduise également sur des projets en lien avec la musique et son apprentissage et ce, en partenariat avec le conservatoire de musique et l'académie de musiques anciennes.

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