Tel est le nom de l'exposition gratuite à ne pas manquer depuis le 10 décembre 2022 au Kiosque situé esplanade Simone Veil, rive droite du port à Vannes.
Si vous ne connaissez pas ce photographe courez le découvrir !
Né à Paris, ce fils d'émigré juif et d'une pianiste lituanienne, se destinait à devenir compositeur de musique jusqu'à ce que son père modifiait l'histoire en lui offrant, pour ses 15 ans, son premier appareil photo ; ce qui l'inscrit, des années plus tard, comme l'un des plus grands photographes humanistes du 20eme siècle.
Bien que peu intéressé par la photographie conventionnelle, il dû reprendre le studio paternel lorsque ce dernier tomba malade. À sa mort en 1936, il s'en sépare et se consacre au reportage en devenant photographe indépendant.
Enchaînant les commandes spécifiques et porté par ses envies personnelles, il brosse un portrait intimiste de la société qui l'entoure.
C'est en 1938 qu'il immortalise la grève au sein de l'usine Citröen puis par la suite les défilés communistes. Cet engagement social perdurera tout au long de son œuvre.
En France comme à l'étranger, il s'attache à capter l'essentiel puis quitte Paris en 1972 pour le Vaucluse, s'attardant sur les paysages de Provence et la vie quotidienne des provençaux.
Willy Ronis traverse les époques, photographe de l'instant, il arpente les rues, affublé de son appareil photo, toujours en bandoulière et sans cache, prêt à saisir LE moment.
« Parfois les choses me sont offertes avec grâce, c'est ce que j'appelle le moment juste. Je sais bien que si j'attends, ce sera perdu, enfui »
Nombreuses sont les photos faisant l'objet d'anecdotes tel que le non moins célèbre cliché de Marie-Anne, son épouse intitulé « nu provençal » et parfois même de retrouvailles comme pour « les amoureux de la Bastille » immortalisés secrètement en 1957 avec qui il posera l'année de ses 90 ans.
L'exposition présentée au kiosque jusqu'au 5 Mars 2023 retrace l'univers photographique de Willy Ronis au travers de 4 thèmes que sont : le monde ouvrier, Belleville et Ménilmontant, la province et l'étranger, l'intime.
Chaque clichés, attendus ou instants volés au continuum du temps, dépeint l'Ordinaire de la vie : ses joies, ses peines, sa dureté et sa légèreté, avec comme sujet principal l'Homme car Willy Ronis était avant tout un « amoureux de l'être humain », aussi bien proche du petit peuple que des grands noms.
« Le photographe soucieux de la forme ne grave pas dans son viseur la formule du nombre d'or. Il compose par intuition, guidé par sa sensibilité. L'image qu'il propose est une géométrie modulée par le cœur ».
Ce faux jumeau de Doisneau, chasseur de « l'instant décisif », allie sens du cadrage, rigueur technique et une approche presque charnelle qui font sensation.
«…J'ouvre silencieusement ma portière et, les rattrapant à pas de loup, j'appuie deux fois. On verra ça au retour. », telle est l'explication du cliché de 1954: « On va à l'école ».
L'imprévu résidait également dans le résultat de ses « chasses individuelles », c'était l'attente, le frisson avant l'avènement !
Lors de votre visite flânez à votre convenance au son d'un jazz qu'affectionnait Ronis. Nous vous conseillons également de poser un regard sur le livre éponyme de cette exposition qui reprend l'ensemble de son travail dont il fit donation à l'état en 1983.
Son œuvre lui est fidèle, ressemblant à un journal intime quI parcourt le temps et l'histoire. Tantôt voyeuriste, rarement mais parfois metteur en scène, c'est toujours avec sincérité et patience qu'il retranscrira, avec émotions, la magie de moments ordinaires.
Exposition « Willy Ronis par Willy Ronis », jusqu'au 5 Mars 2023 au Kiosque à Vannes.
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